Paris, que j'aime

Paris, je t'ai reconnu sous les traits de cet homme si expressif.
Il a un visage, mais il s'en sert comme d'un masque. Il sourit, me regarde, et me dissimule sa vraie nature.

Comme toi. Qui peut dire ce que tu penses, toi qui me regarde, tapis derrière tes façades?

Il est métrosexuel, sa tenue, toujours très juste, est aussi bien adaptée aux beaux qu'aux bas quartiers.

Comme toi. Je te vois échanger tes immeubles haussmaniens pour des taudis sans cachet au gré de tes quartiers.

Ses yeux sont chauds, recèlent mille pensées, sont animés d'un humour particulier qu'il s'abstient soigneusement de partager.

Comme toi. De passages cachés en Space Invaders émaillés, tu as une vie privée.

Il a le sourire facile, le salut gracile, l'accolade virile. Il donne toujours l'impression d'être mon ami. Et pourtant, je ne saurais jamais rien sur lui.

Comme toi. Toi, qui est toujours là, à la fois près et en retrait.

Il a voyagé, vu le monde. Il est de toutes les nationalités. Il est partout chez lui, et pourtant, il n'a qu'un seul foyer.

Il est toi.

Cet homme, vois-tu, je l'ai vu dans les bras de sa bien-aimée. Cet homme, dans lequel je t'ai reconnu, t'aime, et ne pourras jamais t'oublier.

Tout comme moi, vois-tu, je suis un peu amoureuse de toi.