Ca a commencé quand j'ai vu le quai de ma station défiler devant la fenêtre. Le nez tout juste sorti de mon bouquin, je me suis demandée comment j'avais pu raté mon arrêt. Malheureusement, quand je suis dans un livre très prenant, ça peut m'arriver.
Alors je me suis dit tout simplement que je ferai demi-tour au prochain arrêt.
Le fait que je sois seule dans mon compartiment m'a rendue nerveuse. Sûrement, j'aurais entendu une annonce me disant que le train ne suivait pas son trajet normal? Mais quel était son trajet normal? Le train étant à quai quand je suis arrivée, je suis montée dedans sans vérifier son parcours.
Et puis les gares suivantes ont défilé, et j'ai dû admettre la réalité: j'étais dans un train à destination de son dépôt.
J'ai eu un espoir quand il s'est arrêté dans une gare plus loin, le long du quai: je me suis dit, ça y est, il va repartir dans l'autre sens... mais les portes refusaient de s'ouvrir, et bien vite, il est reparti.
Je suis arrivée dans le fameux dépôt. Pas de plate-forme le long des portes, juste un grand saut. J'ai attendu d'être sûre de voir quelqu'un -le conducteur lui-même, qui remontait son train-, avant de descendre. Je me suis excusée, ai demandé comment sortir... et gentiment, il m'a accompagnée à travers plusieurs voies jusqu'à un train qui, m'a-t-il assuré, allait repartir dans la bonne direction.
Chose promise, chose due: quelques minutes plus tard, le train démarre, et me voilà de retour vers ma destination.
Pfiou...