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dimanche, avril 26 2015

Derniers soupirs d'un homme oublié

Vous ne comprenez pas, me dites-vous. Que fais-je ici ? Qui suis-je, pour être restée avec lui jusqu'à son dernier soupir ? Moi, qui ne fais pas partie de sa famille ?

Vous, sa famille, n'avez pas pu l'accompagner. Sa fin vous était trop difficile, sa maladie trop horrible. Moi, l'inconnue, comment ai-je pu...?

J'ai été son amante, voyez-vous. Pas longtemps, me répondez-vous. Vous l'auriez su. Non. Pas longtemps. Quelques moments fugaces à peine suffisant pour être une muse, trop vite oubliée.

Mais... nous avons été amants. Son corps, pendant quelques brefs moments, m'a appartenu, et il a joui du mien.

Oui, c'était il y a longtemps. Un lien ténu du passé. Mais je n'ai pas oublié la vigueur de ses étreintes, je n'ai pas oublié la fermeté de sa voix, je n'ai même pas oublié son odeur -il fumait le cigare. Sa peau douce. Son crâne rasé.

Vous ne le voyez plus comme ça. Vous ne voyez que ses dernières années, son corps et son esprit ravagés. Vous ne pouvez plus voir l'homme qu'il a été.

Moi, j'ai pu revenir à ses côtés et retrouver cet homme que vous avez oublié. Vous l'avez abandonné. Vous n'avez pas supporté de rester. Je suis arrivée juste à temps pour l'accompagner. J'ai été là à ses derniers moments, quand la morphine l'a libéré de ses tourments. Quand il a été lucide, et se trouvant seul, désemparé, je me suis glissée à ses côtés, prenant sa tête sur mon sein qu'il avait jadis tant admiré et nous avons parlé, brièvement, de vous qu'il a tant aimé. De nous, qu'il avait oublié.

J'ai retrouvé brièvement dans son regard la force et la vigueur de jadis. Oubliés, son corps fatigué, sa peau ridée, sa voix brisée. L'enveloppe fripée n'a pas d'importance. Seuls comptent ces derniers moments où je lui ai fait revivre le passé. Je lui ai murmuré des mots crus à l'oreille. J'aurais aimé une dernière étreinte, lui ai-je dit, être l'esclave de ses désirs, me mettre à genoux devant lui et lui offrir de nouveau ma poitrine rebondie. Il m'aurait prise alors, et se retirant au dernier moment, il aurait laissé son foutre recouvrir mes reins.

Ah, ce petit sourire en coin, cette lueur dans son regard... Puis il s'est endormi. Il était détendu. Son corps presque ravivé. Le dernier sommeil est venu. Je l'ai veillé, comptant son souffle... et puis la mort est passée, à pas feutrés, et l'a emmené.

Vous ne comprenez pas, vous parlez de courage. Comment ai-je pu étreindre ce corps malgré ses ravages ? Comment pouvez-vous comprendre que j'ai vu l'homme que j'ai connu, et que nous nous sommes retrouvés, bref amants du passé, oubliant le présent?

Laissez-moi seule maintenant, donnez-moi une dernière minute avec lui. Laissez-moi faire mon deuil et prendre congé de lui.

Pour D. à qui je n'ai pas parlé depuis des années mais qui, aux dernières nouvelles, était en parfaite santé.

vendredi, décembre 31 2010

Civilization

lierre_2.jpg




And as civilization recedes, leaving behind its offals, nature, once again, claims its rights...

dimanche, septembre 13 2009

Little Red Riding Hood and the Wolf.

How do you define love? asked Little Red Riding Hood to the Wolf.

I don't. I eat it, answered the Wolf.

But then, how can you know it when you see it? pursued Little Red Riding Hood.

The Wolf thought for a time, then answered.

Love has a special smell around it. There is the soft love that surround you when you speak of your Grandma. It's like a tiny, well-known blossoming garden flower. Then there is the sharp metallic smell of fierce love, that comes when the Hunter looks at his wife. There is also the not-quite-love smell of lust, that's like dry gritty sand in my nostrils. That's how I know that love is about.

He paused.

There is also the taste. That's why I like so much people in love. They have that oh so special taste of meat well-done with the perfect flavouring, the one you can never identify but that you can't do without. So you could say I define love by smell and taste.

Little Red Riding Hood considered this for a moment.

But there is more. You feel that there is more, or you would have said something else.

Of course there is more. It is like a drug. The taste is so good that I cannot eat anymore people who don't feel love. Naughty children are quite safe from me. I haven't eaten anything for a week now, and I feel that I really need to eat something loving now.

Which take us back to the starting point, remarked Little Red Riding Hood. You want me to love someone so that you may eat me. Have you thought at what kind of love you would prefer me to feel? Garden flower, sharp metallic, or gritty sand?

Well, you look like to be too young for the gritty-sand love. I don't suppose you look on someone as the Hunter looks on his wife?

Yes, I do. But I don't know if you well recognize the smell. Close your eyes and inhale deep while I think on him.

Forest. Woods. Rabbit and pelt. Unexpected. The Wolf opened his eyes. The smell is a delight. It presents me, of course, with a dilemna.

Yes, I thought it would, said Little Red Riding Hood.

You know, you are not supposed to do that. I can understand that you may not have had a choice, but remember who you are.

I do. I know. You are supposed to eat me. That's why I am here.

Yes. Yes. Quite. But you are Little Red Riding Hood. You are not supposed to be...

... to be in love with the Wolf. I know. But knowing that one day you would eat me, how else could I stay sane? I had to. You have to understand. I had to do it!

The Wolf sighed.

It's okay, little one. It's okay. Don't cry. Come. After all, we have some time...

samedi, septembre 13 2008

Encore et encore...

"T'entends à chaque fois que tu respires
Comme un bout de tissu qui se déchire
Et ça continue encore et encore
C'est que le début d'accord, d'accord..."

Oppression. Ca siffle. Quand je respire. Ca passe pas. Ca fait mal. Pourtant, j'ai arrêté de me recroqueviller. Je me suis redressée. Mais ça n'a rien changé. La boule grossit. Me bloque. Respirer. Toujours pas. Toujours rien. Respirer. J'ai trop serré mon corset, je crois. Moi? Quelqu'un d'autre? Qui me l'a serré? C'est trop fort. Trop dur.

Non, je ne porte pas de corset. Pas aujourd'hui. Rien. Pourquoi? Respirer. Siffle. Inspire. Siffle. Trop court. Trop noir.

Penser à autre chose.

Oui, la clef est là, penser à autre chose, oublier, et la boule partira. Oublier. Oublier.

"Faudrait que t'arrives à en parler au passé
Faudrait que t'arrives à ne plus penser à ça"

Il pleut dehors. Dehors? Non, dedans. Il pleut dedans. C'est pour ça que je suis mouillée. C'est la pluie sur mon visage. Il pleut. Il pleut? Non, il ne pleut pas, enfin si, peut-être, mais pas là, pas dedans. Je ne comprends pas. Qu'est-ce qui se passe? Respirer. Ca siffle. Ca vient d'où? Cest loin. A côté. C'est quoi? C'est moi.

Froid. Loin. Bourdonnement, là, dans mes oreilles. Je ne vois rien. Il fait sombre, je suis éblouie, je suis engourdie. Respirer.

"Quelque chose vient de tomber
Sur les lames de ton plancher
C'est toujours le même film qui passe
T'es toute seule au fond de l'espace
T'as personne devant..."

Respirer. Le corset se desserre, la lumière revient. Je suis allongée par terre. Qu'est-ce qui s'est passé? J'étais... j'étais à la fenêtre... je regardais. Dehors. Dehors? Dedans? J'attendais? Non. Sonnerie. Téléphone? Oui, j'ai répondu. Une voix. Sa voix? Non. Oui. Je ne sais pas. La boule est venue. Le corset.

"L'instant d'après le vent se déchaîne
Les heures s'allongent comme des semaines
Tu te retrouves seule assise par terre
À bondir à chaque bruit de portière
Et ça continue encore et encore
C'est que le début d'accord, d'accord..."

Respirer.
Encore. Encore. La pluie, encore. Non, mes larmes. Le noir. Le noir revient. Appeler? Qui? Personne. Seule. Seule... Respirer.

Je ne peux plus. Respirer. Seule. Respirer. Siffle. Noir. Respirer. Pluie. Larmes. Respirer. Bleu. Bleus? Yeux? Oui. Respirer. Ses yeux. Les siens? Respirer. Bleus. Marrons. Dorés. Verts. Respirer. Leurs yeux. Respirer. Ils me regardent. Respirer. Seule. Noir. Froid. Respirer.

Mal. Mal? Tête. Oui, tête. Cou. Il fait noir. Il fait froid.

Respirer.

...Respirer...

Bleus. Ils sont bleus. Ils... étaient... bleus...

...Respirer... A quoi bon?

Coton. Couette. Douillet. Chaud. Nuit? Il fait bon. Plus mal. Plus de bruit. Plus de sensation.

...Respirer... Dur. Trop dur. Arrêter.

C'est que tout va bien, n'est-ce pas? Plus le bourdonnement. Plus le sifflement. Plus rien. Douce chaleur. Plus besoin de penser. Plus besoin... Plus rien.



Paroles de Francis Cabrel, Encore et encore

mercredi, novembre 14 2007

Interview

Aujourdhui, pour notre magazine Blogdelillyethélé, un reportage sur un phénomène actuel, les Cielblogs gothopouffes... Nous avons rencontré pour vous (et p*tain il faut quon vous aime pour nous taper ce genre dinterview) deux bloggeuses représentantes de ce phénomène. Le rendez-vous a lieu dans un café des Halles.

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mardi, août 21 2007

Ruines

Un bruit. Tirée de mes pensées, jen cherche lorigine. Je ne vois rien. Je suis, comme à mon arrivée, seule dans ces ruines, sous la bruine. Je me suis assise sur une vieille pierre moussue, et en attendant le soleil, je laisse mon imagination vagabonder. Jaime les lieux solitaires, où mille scénarios peuvent sentrecroiser.

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lundi, août 20 2007

Vagabondages

Un an que cette petite boule de titane repose sur ce quon appelle poétiquement le bouton de ma rose. Un an que je me réveille plus éveillée quavant, un an quà force de faire des gammes régulières sur mon instrument, celui-ci séchauffe de plus en plus naturellement.

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Jeudi. En visitant un monument gothique, je me suis projetée dans une fantaisie incluant des ruines bretonnes et beaucoup dhommes.

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Vendredi. Assise dans un cimetière désaffecté, je me suis vue dans une chasse où jétais la proie, et où la meute, bredouille, sest retirée pour laisser le champ au vainqueur -le chasseur.

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Samedi. Cimetière à flanc de colline. Je reviens sur le passé. Mon histoire est plus torturée -une question de confiance bafouée. Thème inaccoutumé, exercice de style encore à travailler.

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Dimanche. Vacances... Plutôt que de me plonger dans des fantaisies cette fois trop irréalistes pour être retranscrites, je me suis posée des questions... dont jaimerai discuter des réponses.

lundi, mai 28 2007

Mon père, ce héros au sourire si doux...

Ou plus exactement, mon arrière-grand-père. Pendant la Seconde Guerre Mondiale, il vivait à Lyon avec sa famille -dont mon grand-père, bien entendu. Cest de lui que je tiens quelques anecdotes de cette époque.

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mercredi, mai 2 2007

Inde

Une demande dhistoire sur le thème de lInde... voici le résultat.

Son dernier geste avant de partir avait été de laisser une épaisse enveloppe sur la table de nuit. Je ne lavais vue quaprès son départ, bien sûr, nétant pas encore sortie de la transe dans laquelle il me mettait chaque fois, encore et encore.
Dans lenveloppe, un billet simple pour Pondichéry, une réservation dhôtel à mon nom, et des instructions. Strictes.

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mardi, janvier 30 2007

Marionnette

Je tai regardé droit dans les yeux, et jai souris.

Jai vu ta rage se décupler à cet instant, rage de mon refus de me laisser aller. Oh, tu peux faire ce que tu veux de mon corps, plaisir ou douleur, mon âme ne tappartiendra jamais… Fouette-moi, baise-moi, je continuerai à garder mes yeux vrillés dans les tiens, et à sourire.

Tu nas pas la trempe pour me faire céder. Tu nas pas déclat froid dans le regard. Tes yeux sont rouges de passion à mon égard. Tu ne sais pas me faire vraiment mal. Tu es juste assez bon pour mamuser…

Des menaces ? Tu me fais rire… Des supplications ? Je te méprise… Fais ce que tu veux, mon esprit, pendant ce temps, vagabonde…

Ce que jétais jeune, quand je lai rencontré… Jeune et naïve, convaincue que tout le monde était gentil…Jai perdu mon cœur et mon âme, et depuis je ne les ai pas retrouvés…Je lui tournais autour, et parfois, il me souriait. Tout me semblait si simple, si évident. Un jour il me verrait vraiment, et ce jour-là nous nous aimerions à jamais.

Tu essaies encore de matteindre… Je ne peux retenir un éclat de rire qui te heurte de plein fouet, rire qui résonne et qui tassomme alors que tu te sentais sur la bonne voie… Range la cravache et sors la badine, à quoi bon, tu peux faire danser mon corps… mais je ne baisserai pas les yeux. Tout ce que tu peux me faire ne saura jamais égaler… je repars en arrière…

Ses yeux froids mavaient enfin remarquée. Moi, la petite fille toute intimidée. Il ma souris, et ma invitée. A une petite fête, chez lui. Je pouvais venir un peu plus tôt, si je voulais, et je laiderai à tout installer. Oh que je frétillais à cette idée… A lheure dite, je suis arrivée. Comme prévu, jétais la première. Toute souriante, javais apporté une bouteille. Il ma encore souris, et sans me prévenir, il ma embrassée. Je chancelai dans ses bras. Javais tant attendu ce moment… Il ma emportée quelque part, je me laissai faire, et je me retrouvai… attachée à une croix de St-André. Cest alors que je remarquai que son sourire était cruel.

Fais danser mon corps au rythme que tu voudras, il est mort à ce que tu veux lui insuffler… Tu nas pas encore compris que je ne suis quune carcasse vide, que jai été vidée de tout ce qui avait fait de moi une personne…

Il a doucement découpé mes vêtements, en prenant soin dentretenir lexcitation que je ne parvenais à contenir. Nue, il ma contemplée, puis il ma longuement caressée. Je ne comprenais pas pourquoi il mavait attachée, mais jétais à lui, alors… ça navait pas dimportance… Je ne voyais pas le froid de ses yeux, la courbe cruelle de ses lèvres, joubliais quil ne mavait pas demandé ce que je voulais, joubliais quil navait pas prononcé un seul mot, en fait. Joubliais que jétais vierge, et je ne comprenais pas quil me violait.

Tu fais une pause ? Tiens, je nai pas senti tes derniers coups… Tu es excité, tu prends ce que tu considères ton dû… Baise-moi tant que tu le voudras, je ne te répondrais que par le vide de mon regard.

Il a pris mon cœur et mon âme, et puis il ma laissée là. Il est parti. Ses invités sont arrivés. Jétais lattraction de la soirée. Lun après lautre, ils sont venus jouer du pantin que leur hôte leur offrait.

Tu es le dernier à passer. Quelle importance. Après, lun dentre eux voudra peut-être rejouer. A quoi bon. Mon regard sera toujours aussi direct, aussi moqueur, aussi vide. Dépêche-toi ou prends ton temps, quelle importance…

Je ne suis quune écorce vide. Une enveloppe sans émotion, un pantin sans substance. Une seule chose me fait encore tenir droite. Son regard, à léclat si froid.

lundi, janvier 29 2007

Jétais à la sécurité, ce soir-là...

Jétais à la sécurité ce soir-là.

En général, vu mon CV, ça veut dire quil y a moitié moins de personnel dans mon équipe et que les clients se tiennent à carreau...

Jai ma réputation, voyez-vous.

Mais bon, ya toujours un client pour foutre la merde aux petites heures, un client qui sest fait un mélange de drogues et dalcools malgré les regards lourds de ses voisins dans ma direction, un client qui fait le mariole. Il a oublié à ce stage que ce nest pas parce que je suis une femme quil na rien à craindre de moi. Il a oublié que derrière mon sourire enjôleur, entre mon bonnet E et mon ptit cul bien serré, il y a... moi.

Cest donc toujours vers la fermeture que la boîte sanime. Cette nuit ça na pas manqué. Un dragueur lourd sest retrouvé impuissant pour 48h. Un polchtron ne pourra plus jamais boire dalcool de sa vie -et ça inclue les Mon Chéri. Un imprudent qui a voulu lancer une bagarre va être pris de crampes chroniques pendant 30 jours.

Ce nest pas pour rien si je suis très demandée à la sécurité... les club les plus durs deviennent des pouponneries quand je suis là. Jai une très bonne connaissance du corps humain, et de son fonctionnement... Une pression au bon endroit, un certain temps, et hop le délinquant se retrouve avec un bon handicap pour un temps donné. Sans laisser aucune trace. Cest peut-être pas très légal, mais je ne laisse jamais deffets permanents et les autorités locales apprécient le calme que je leur apporte.

Une demi-heure avant la fermeture, un type débarque. De loin je vois quil me dit quelque chose. Il commence tout de suite à provoquer une rixte, jadmire son savoir-faire en la matière. Enfin, pas très longtemps, parce que je suis payée justement pour éviter ce genre de problèmes...

De près je reconnais bien le type. Un grand baraqué qui me dépasse dune tête et demie. Un tas de muscles bien foutu qui sait sen servir et qui en plus nest pas trop con. Je suis bien placée pour savoir ce quil a dans le ventre. Cest mon ex.

Cette nuit il est fou de rage, et cest pour moi quil est venu ici. Pour me mettre la pâtée. Je ris doucement. Lui na pas connu ma réputation. Il sait juste que je suis assez bonne en arts martiaux pour faire des ptits jobs de sécu. Je vais mamuser.

Japproche, et tout dun coup cest le vide entre nous et lassistance. Ils savent, eux. Je me plante devant Kimuo.

- \"Je te préviens, je te laisse un coup. En souvenir. Après, tu ne me toucheras plus.\"

Il croit que je fanfaronne. Je le lis dans ses yeux. Il ne sait pas me prendre au sérieux, comme toujours.

- \"Kumi...\" Mi-menace, mi-douleur... Oui, je lui en ai fait voir de toutes le couleurs. Il ne ma pas épargnée de son côté. Mais il croit toujours avoir la position dominante.

Il me lance un kick au plexus. Au dernier moment, je pivote, de sorte que cest ma poitrine qui prend. Un bonnet E, ça sert aussi à ça. Premier coup, je lui laisse. Je passe à loffensive après. Je sais que je vais trop vite pour que lassistance suive mes mouvements. Je pause derrière lui, le temps de lui caresser la joue. Ca le destabilise. Je reprends très vite mon attaque, il se retrouve plaqué sur le dos sur une table de billard.

Je sais que la pression que jexerce sur lui est aphrodisiaque. Et il ne peut pas bouger. Je prends mon temps pour lembrasser... je le sens qui senflamme. \"Tu étais un bon amant, cest dommage...\" lui soufflé-je à loreille. Mon meilleur, pourrais-je dire. Malgré nos différents nous ressentons toujours la même attirance sauvage lun pour lautre.

Jaime offrir un bon spectacle à laudience. Je suis connue pour ça, aussi. Je sors mon cran darrêt -je lis la peur dans ses yeux. Je le fixe, et sans regarder ce que je fais, je découpe son pantalon juste à lentrejambe. Tous les hommes retiennent leur souffle. Un faux mouvement, et... Finalement, les lambeaux de tissus sécartent deux-mêmes sous la poussée de son érection. Je sais que la proximité de la lame la excité encore plus.

Je change de pression: cette fois, il est immobilisé pour 10 minutes. Moi, jai les mains libres. Je lacère sa chemise. Puis je laisse traîner mes ongles sur sa peau à nu, et je sais que son excitation est incontrôlable. Il est totalement à ma merci. Je commence à lui expliquer ce qui va se passer.

- \"Pendant que tu es immobilisé, je vais continuer à travailler tes points de pression. Là, je suis en train dassurer que tu vas rester en excitation extrême jusquà ce que tu jouisses. Voilà. Et là... je suis en train de bloquer ta jouissance... Tu ne pourras pas jouir tant que je ne taurai pas délivré.\"

Il commence à comprendre quel genre de torture il va subir. Profitant de son immobilité, je lembrasse avec fougue... car tout ceci mexcite au plus haut point. Je lenfourche, et je lui offre la vue de mon corps parfait moulé dans les moindres détails. Il ne peut manquer mes tétons fièrement dressés, ni laccélération de ma respiration. Il reconnaît léclat vert de mes yeux. Oh oui il ma déjà vue dans cet état...

Il découvre assez vite que je ne porte rien sous ma robe courte quand je laisse mon sexe caresser le sien. Je le regarde dun air provocant. On nentend plus un chuchotement dans le club. Tous les regards sont rivés sur ma performance. Il ne peut parler, mais son regard est fou. Il ne reste quune minute avant que sa paralysie ne disparaisse.

- \"Tu as les choix suivants. Sache déjà que je ne te délivrerai pas avant une semaine. Tu vas souffrir. Ensuite... parce que cest toi... je te laisse le choix sur la durée de ma pression suivante... 30 secondes, et tu es dépendant de moi sexuellement -ce qui ne disparaît quaprès une lourde cure de désintoxication. Une minute, et tu brûleras pour mon corps à vie. Rien ne te délivreras, même pas ma mort. Tu seras réduit à être lesclave de mes caprices à vie. Tu me donneras ta réponse dans une semaine.\" Je marque une pause. \"Ta paralysie va se dissiper dun instant à lautre.\"

Son premier geste est de me pénétrer violemment, à la recherche dun soulagement improbable. Ma jouissance ne se fait pas attendre, et le trouble quelle fait naître dans lassistance présage que le reste de la nuit sera chaud également... Mais je ne marrête pas pour autant et je laisse Kimuo moffrir une explosion dorgasmes. Putain ça mavait manqué...

mercredi, octobre 4 2006

The Blade

The blade will press your skin, slowly, ever so slowly, until the first drops of blood appear. Then Ill move the blade, revealing more and more rubies. Until a whole string forms on your skin. For the pleasure of my eyes, and the light I see in your gaze.
Will you yelp, will you cry? Will you stare, will you try? Will you plead, will you yield...?
I will hold your eyes in mine, and discarding the knife, Ill lower my head until it rests just above your blood. Then Ill draw my tongue and slowly, ever so slowly, I will lick your wound. I am your most faithful hound..;

No, it wont be that way. No.


You shouldnt have run blindly, really. It was just a game, couldnt you see? There was no need to panic. I only pretended... But still, you ran, and you got caught. Barbed wire has no mercy.
Now you skin is whole, but I remember how it looked, how angry the cuts and the gashes, how lively the blood pulsing from your torn skin. I staunched it, I washed it, and I dressed the wounds. My hands were soft, your eyes, so bright. If only you hadnt run...
If only you hadnt run, I could have made the same result, but more beautiful yet. I would have carved the most marvellous pattern, I would have created the most wondrous blood lace. But you wouldnt stand still. You ran, ran, ran away from me, and let nature choose its own design.
You should have trusted me.
Now your skin is whole, but I can still see how it was, each delicate curve, each beautiful line... Nature wouldnt have sufficed. So I helped it. You wouldnt have kept the scars otherwise. So... I retraced each line, I deepened each curve, until the whole pattern was etched forever in your skin.

Did it happen that way? Everything is foggy around me...


What happened? What made you so desperate, that you would yourself take the razor blade? I didnt find out until too late. It was made. A fine mesh, crisscrossing lines, on your chest, on your arms... Bloodlace, ruby droplets, pretty jewels... What went through your head?
I was so sad, and so horrified, when I found you like that... You knew! You knew that you had only to ask! I would have done whatever you wanted! I would have drawn myself the design you coveted! Now its all wrong... that curve here, these dots there... You should have trusted me, I am ever so much more precise! Of course I would have been careful! You know I would have done it perfectly!
I have been practicing...

No, not that way either. It will not be that way. Not your hand on the blade.


Who, then, dared touch you? Whose hand on the blade? Whose hand that cut, slashed, ribonned your chest, making a joke of the patterns I had imagined? I was running when I found you, bleeding, laughing, and I stopped, fascinated by the swirls you were laying in. I inked my fingertips in your blood and I drew your wounds, I followed every curve, every ridge, on your body... You were mine then. You werent running from me anymore.
When I reached your manhood, it was erect, and you were ready.
Oh, how I took you there, how mine you were... My anger put flashes in my eyes and electricity in my touch, Fury was my new name, and we made love like never before... Your blood on my skin, your life in my hands, we fought and loved desperately, but the result was written... you were too weak to subdue me, and on the wind of wrath I pursued the hands that dared touch you...

Fury on the wind... how I wish that could be it... I would have caught and destroyed them, I would have reduced them to pieces, slashed so thin that they would hardly have been recognizable. For the result is always the same...

In the end, I lose you...

mardi, juillet 4 2006

Imaginez...

Une atmosphère feutrée. Pas un grain de poussière, mais une impression d’ancienneté. D’âge. D’histoire… Au sol, du parquet. Vous parcourez ce lieu immense en entendant vos pas résonner… mais avec un son étouffé. Malgré l’espace vertigineux de l’endroit, malgré cette succession de pièces sans portes, sans murs, il n’y a pas de bruit. Parce que malgré la taille, il n’y a pas d’impression d’espace. Malgré le peu de cloisons, il n’y a pas d’écho. Il n’y a que vous… et peut-être d’autres, cachés, au détour d’un rayon…

Rayon ? Aux murs, des rangées de livres et d’archives, du sol au plafond. Tout est en bois. Le sol, les plinthes, le bord des plafonds, les tables, et les étagères… Etagères à n’en plus finir, armoires grillagées, volumes anciens reliés de cuir, volumes plus récents, boîtes étiquetées, et ça et là, parsemant le paysage, des escabeaux pour atteindre les volumes inaccessibles. Volumes à n’en plus finir… Une seule pièce, mais alvéolée. Un seul niveau, mais en levant les yeux…

Levons les yeux. Une galerie court au deux-tiers de la hauteur, passerelle de grilles métalliques auxquelles on accède par de petits escaliers étroits et sinueux. Un seul étage, donc, mais des mezzanines. Des alcôves. Un petit chemin qui suit le mur, perce les cloisons des alvéoles, petit chemin qu’on empruntera en talons aiguilles à ses risques et périls.

Atmosphère mi-désuète, mi-studieuse, atmosphère où la voix ne dépasse pas le murmure, atmosphère pour l’instant sérieuse… mais que l’on imagine pleine de murmures. Bruissements de vêtements par-ci, conversation discrète par là, le claquement d’un éventail, cet antre se peuple d’un dandy au coin d’une galerie, d’une femme corsetée de satin penchée au-dessus de l’escalier, et partout, dentelles, velours et soieries se devinent sous les lourdes capes, masques et perruques poudrées pointent sous les capuches.

Je suis allée dans ce lieu magique. J’ai parcouru ces galeries, monté ces escaliers, caressé les reliures de ces innombrables volumes, et j’ai imaginé…

\r\n



Je ne suis pas seule. Je ne vois personne, mais je sais que quelque part, derrière une cloison, au détour d’une galerie, ou sous l’escalier, il m’attend. Il est là. Il m’attend, mais en même temps, il me cherche. Et quand il m’aura trouvée…

Je peine du haut de mes talons vertigineux. Je sais que le froufrou de mes jupes me trahit. Mon cœur bat la chamade sous ma poitrine corsetée, je peux à peine respirer. J’ai peur. La peur de la proie qui se sait chassée, la peur virant à la panique de se faire attraper. Mais je sais qu’inévitablement c’est le sort qui m’est réservé. Il n’y a aucune issue…

Il prend son temps. Il se promène. Il découvre, profite de l’atmosphère. Je l’imagine dans son costume de velours sombre qu’une large cape dissimule. Il se fond dans les ombres. Mon imagination travaille, le rend redoutable. Un loup cache son visage.

\r\n



Je passe de l’autre côté de la paroi –personne, ça va. Je marche avec précaution pour ne pas faire claquer mes talons. Je suis en hauteur, je le verrai arriver.

Sa main, sur ma bouche, s’est posée. Elle étouffe le cri qui m’aurait échappé –l’atmosphère ne doit pas être perturbée. Il m’a retrouvée. Je cède à la résignation –oui, cela devait arriver. Il prend ma main, et me guide en bas de l’escalier. Une longue table en bois nous fait face.

\r\n



Tout d’un coup ma panique me submerge, c’est affolée que j’arrache ma main de la sienne pour tenter de m’enfuir, de laisser derrière moi ce destin –que pourtant, je désire. Son rire m’accompagne et me donne des ailes, il résonne dans mes oreilles, il me semble venir de partout et nulle part à la fois… Je m’effondre sur les marches d’un escalier qui s’offre soudainement à moi. Recroquevillée, je laisse les larmes couler sur mes joues comme autant de gouttes désespérées.

\r\n



Encore une fois, je ne l’ai pas senti arriver. Il est venu d’en haut. Cette fois, c’est sur ma joue que sa main s’est posée. Il s’est assis derrière moi et m’a serrée dans ses bras. Je me suis laissé aller et j’ai longuement sangloté. Il m’a laissée faire sans rien dire, et je me suis sentie rassurée. Quand il a repris ma main, cette fois, je n’ai pas résisté.

lundi, juin 26 2006

Vampires - unconnected part

Scrollwork slowly unfolds under my sight as I feel the power funneled through me. I am one with the magic. Fire courses through my vein as my skin is branded. One by one, each and everyone inch of my skin is covered in scrollwork of beautifully chaligraphed letters.

\r\n
I am a puny thing...


The Lords do it all. The Lords... and the Lady. Virgin and ice-like, Her green eyes pierce my soul and make me Hers. I am dedicated to Her service, Her words one with my skin. Ecstasy, actually. As the body of the girl-who-was-before was branded in the ceremony that brought Her here, my body will carry a similar -though not the same- mark. Everyone will know me for what I am. Hers.

\r\n
I am unworthy.


The pleasure lessens. The pain obliterate my thoughts as the branding finishes. She turns towards me, and Her eyes pierce mine. Oh, how I would be honoured to die for Her... She beckons me. I follow. I will now learn of my duties.

[...]

Honoured beyond my wildest dreams, I am to be Her body servant. The care of Her wellfare is in my hand. I will be the instrument of Her beauty, of Her freshness, of Her appearance. Making-up and hair-dressing, washing and massaging, serving and attending... whatever Her body requires.

mercredi, février 15 2006

[Fiction - suite 3] Que suis-je, sans toi...?

Le début de lhistoire est ici.
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- \"Je veux...\"

Il fut un temps où ses bras autour delle lavait retenue à la vie. Le rituel lavait laissée exténuée, et elle navait pas vu la voiture arriver. Cétaient ses appels, son nom répétés par ses lèvres, cet amour quils se vouaient qui lui avait donné la force de tenir. Tenir alors que la douleur la tenait, alors que le sang sécoulait, alors que tous ses nerfs la flagelllaient. Elle avait alors utilisé la puissance de son serment pour puiser dans sa force à lui, et à se maintenir en vie. In extremis.

Ses soeurs avaient sentis que sa survie avait dépendu de cet amour, et chacune à sa façon, elles lavaient remercié. Il sétait retrouvé dans une période de grande chance, où tout semblait lui réussir. Il nen avait rien su.

De ce moment là, elle gardait limage de ses yeux rivés dans les siens, lui interdisant de se laisser aller, et la certitude que dans ses bras, elle serait toujours en sécurité. Ironique. Maintenant lui toucher la peau la brûlerait aussi sûrement quun flamme à nu. Cette fois-là cependant, elle avait été consciente de tout son corps, de chaque blessure, de son poul faiblissant, et de cette artère qui risquait à tout moment de se déchirer.

Maintenant aussi, en y repensant, elle sentait tout son corps, chaque partie, chaque parcelle de vie. Elle découvrait... une nouvelle vie, toute jeune encore, une vie quelle navait pas vu venir, une vie qui dans 8 mois serait autonome. Mais qui dépendait pour linstant encore delle...

Elle était enceinte.

mardi, janvier 24 2006

[Fiction - suite 2] Que suis-je, sans toi...?

Ce soir-là repasse devant ses yeux. Amants depuis deux ans, il lavait surprise en débarquant à limproviste. Il avait prévu darriver en son absence.

A son retour, elle avait trouvé lappartement illuminé de la lueur de cent bougies, disposées selon les règles dites de léchiquier. Un choix prémédité. Elle sut alors se rendre dans sa chambre les yeux fermés, pour y être accueillie par la vue de son négligé étendue sur le lit. Le bouquet, composé des fleurs de la sensualité masculine, lui disait que ce soir, ce serait lui qui mènerait. Rien de surprenant : léchiquier ne peut être combiné avec limprovisation féminine.

Elle se déshabille et enfile la tenue quil lui a préparé, puis se rend dans la salle de bain : quel message y trouvera-t-elle? Les pétales effeuillés sur la coiffeuse lui parle de maquilage léger et de cheveux dénoués. Elle obtempère et finit par une touche de parfum. Tonight était débouché.

Une mélodie se fait entendre : douce et romantique, elle annonce quelle peut maintenant entrer dans le salon. Une carte lattend sur le canapé: une photo delle, endormie. Elle sallonge sur le canapé, et de nouveau, ferme les yeux.

En lattendant, elle sémerveille de sa maîtrise du jeu. Certe, cest elle qui le lui a appris, et elle en est une maîtresse confirmée, mais le jeu dEros nest pas facile à mener. Il lavait pour linstant conduit parfaitement.

Sans un bruit, il sest approché. Elle la brusquement senti penché au-dessus delle, ses lèvres se rapprochant des siennes -puis se ravisant. Elle est étonnée de sa subtilité.

Puis elle sent un doigt sur son poignet, son pouls ne peut sempêcher de sursauter, il est satisfait de son effet, et le doigt -et ses voisins- caressent la peau du bras jusque son coude. Sa peau vibre. Ses lèvres effleurent alors sa pomette, glissent vers son oreille, avant de se poser sur son cou.

Des doigts invisibles dénouent son négligé et la laissent nue et offerte. Cependant, il ne la touche pas. Pas encore... Son souffle dresse ses seins, puis une pause... plus rien. Sa présence disparaît, pour réapparaître un instant plus tard. Il pose un à un sur son corps des petits objets froids -froids pour lardeur, chaud pour la tendresse, piquant pour... des jeux différents. Ils navaient encore pas touché à ceux-là.

Cétait son tour. Les yeux toujours fermés, elle prend le premier objet. Elle devine une fraise. La manger seule signifie limpatience, la lui donner lindifférence, la partager... lexcitation montante. Elle mord délicatement le fruit, prend une bouchée, et lui tend la deuxième moitié.

Un deuxième objet... Une framboise. Si elle la lui donne, elle accepte dêtre menée. Si elle la mange, elle prend la maîtrise du jeu. Si elle la jette, elle interrompt le jeu. Elle embrasse le bout du fruit avant de le lui tendre: elle le remercie ainsi de lui offrir le choix.

Elle rejette lobjet suivant : elle na rien dun glaçon ce soir. Elle ne touche pas au dernier objet. Il peut le lui reproposer, mais il nen fait rien. Il le ramasse, le pose à côté, et de nouveau, se penche sur elle. Il est beaucoup plus présent maintenant, sa main sur un sien, sa bouche sur lautre, elle peut enfin le toucher, et attire son visage sur le sien.

Il lui baise les yeux un à un, elle les ouvre, et là, tout doucement, il lui fait lamour. Elle renouvelle alors son serment, accroissant par là sa puissance.

[Fiction - suite] Que suis-je, sans toi...?

Ses soeurs avaient été alertées. Un voeu de cette puissance ne les laisse pas indifférentes. Elles avaient présenti les frissons des mots édictés, et maintenant que le dénouement se présentait, elles accouraient. Auprès delle, le femme trahie, qui mourrait de sa peine.

Sauf... sauf si elle décidait de relâcher sa douleur dans une malédiction. Oh, la puissance qui accompagne une telle occurence!Puissance de la magicienne arrivée à ce rang, puissance de la douleur qui lui déchire les entrailles, puissance de ces soeurs qui lui donnent un peu de leur indignation...

Quallait-elle choisir... Laimer encore, et en mourir? Ou le maudire... et y survivre...

En cercle autour delle, elles attendent, attendent le moment...

Elle est immobile. Inconsciente, semble-t-il... Laînée relève la tête.

- \"Mon enfant, ma soeur, tu as fait serment de vivre ton amour pleinement...\" entonne-t-elle doucement.

Elle répond.

- \"Ma mère, ma soeur, je lai juré, et ne lai jamais regretté!\"

- \"Mon enfant, ma soeur, tu as connu des extases et des douleurs...\"

- \"Ma mère, ma soeur, jai aimé, je me suis donnée, il a pris mon coeur!\"

- \"Mon enfant, ma soeur, tu as été trahie par celui qui a illuminé ta vie...\"

- \"Ma mère, ma soeur, je ne suis plus rien, je me meurs...\"

Elles entonnent toutes, en choeur:

- \"Mon enfant, ma soeur, il te reste un choix... VEUX-TU VIVRE OU MOURIR?\"

Un moment de silence...

- \"Je veux...\"

[Fiction] Que suis-je, sans toi...?

- \"Lâche moi! Lâche moi! Laisse moi! Non, ne tapproches pas! Ne me TOUCHE PAS! \"

Pliée en deux, la voix brisée de douleur, il ne pouvait que lui obéir, même si son instinct le poussait à lentourer de son amour, mais elle le lui refusait.

- \"Va-ten! Je ne peux plus te voir, laisse moi!\"

Impérieux, son rejet ne lui en faisait que plus mal, à lui qui ne pouvait laider. Mais il ne comprenait pas. Elle avait commencé soudainement à se tenir le ventre et à hurler. Son toucher ne semblait quaviver sa douleur. Il ne pouvait rien faire.

Elle, elle sentait son ventre exploser, sa peau la brûlait, et elle ne supportait plus la vue de cet homme que, pourtant, elle aimait de toute ses forces quelques instants avant. La douleur la rendait folle, et seule la mort semblait devoir la soulager.

La douleur était apparue alors quil lui avouait, petit à petit, son infidélité. Comment il avait croisé cette femme, comment il avait été envoûté par un mélange dodeurs épicées sur une peau métissée, comment un regard avait tout dit, et comment il sétait réveillé, repu, satisfait, et prêt à recommencer. Et comment la honte ne lavait gagné quune fois quil lavait quittée.

Elle, laveu lavait touchée comme une plaie, une plaie qui la dévorait, et qui semblait, peu à peu, la tuer. Elle ne supporterait pas longtemps ce niveau de brutalité, ce sentiment que ses entrailles avaient décidé de se libérer.

Quand elle lavait rencontré, elle avait prononcé un voeu. Appuyé sur des années de pratiques ésotériques, le voeu sétait posé sur elle tel un filet, formant un deuxième épiderme. Le noeud reposait sur son ventre, et cest ce noeud qui la déchirait.

Elle avait souhaité prendre sur elle les émotions de son amour. Le bonheur deviendrait une extase, le malheur une douleur. La trahison... la mort. La mort de douleur. Parce quelle lavait vu dans ses cercles, vu dans ses rites, vu dans ses visions, elle savait quil serait lamour de sa vie. Elle savait quelle prenait un grand risque, mais quand on aime, a-t-on le choix? Ce voeu appartient à celles de sa classe, et sans lui, lamour ne vaut pas la peine de vivre...

Elle lavait vu venir. Elle avait vu lamour la prendre dans ses griffes. Elle prononcé, en transe, le serment qui la liait à lui. Maintenant que le noeud se défaisait, elle allait en mourir.

Ses remords ne la feraient pas revivre.

mardi, janvier 10 2006

Que suis-je, sans toi...?

Une histoire un peu longue et encore inachevée.

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jeudi, décembre 1 2005

Sièges éjectables dans les bus dAngers

Angers, décembre 2005.
Nous invitons nos lecteurs angevins à la plus grande prudence.

La preuve est faite, les bus angevins ont des sièges éjectables. Les étudiants dAngers ont pu remarquer à leur dépends à de nombreuses occasions les expérimentations de le COTRA [ndla: la compagnie des bus angevins] en la matière, notamment sur la ligne 1 (terrain privilégié: le dos dâne en bas de la rue St-Jacques, tremplin privilégié des essais angevins).

Notre reporter est allée pour vous se renseigner sur le terrain. Rappelons que la COTRA est silencieuse sur le sujet, que le sujet nest abordé dans aucun journal local et quaucun communiqué na été fait. Cest dans le but dapporter le lumière sur ce fait étrange que nous avons décider denquêter par nous-même.

Après de nombreuses enquêtes sur le terrain, notre reporter a été le sujet dune expérimentation réussie de la COTRA: les sièges éjectables sont donc opérationnels, et marchent à merveille! Le compte-rendu de notre reporter:

\"Il est en effet avéré que la COTRA a enfin mis au point son fameux siège éjectable. Après de nombreuses tentatives, toutes faites au détriment dun public non-averti, le produit final a été installé pour linstant sur la ligne 2. Dans le cadre de mon enquête jai été amenée à essayer le fameux siège, et le résultat est concluant: au signal, une série de cahots apparemment anodine, le passager non-averti se retrouve par terre. Je ne peux que conseiller aux passagers angevins la plus grande prudence.\"

Ce conseil est en effet le plus approprié, considérant la situation. Nous espérons, à la lumière de ces évènements, un communiqué prochain de la COTRA ou de la mairie.

English version:

Ejection seats in local buses
Angers, December 2005.

We advice our Angevin readers to use great caution.

Proves have been brought forth: buses in Angers have ejection seats. Local students have had numerous opportunities to notice the COTRAs experiments [the COTRA is the local bus company], especially on the line 1 (whose privileged trial ground is the speed breaker down the St Jacques Street).

Our reporter went herself get first-hand information. Since the COTRA as well as local figures are silent on the subject, we decided to take the inquiry in our own hands to shed some light on the subject.

After numerous inquiries, our reporter was the subject of a successful trial: we know now for certain that ejection seats are fully operational! Our reporters testimony:

\"It is now indeed certain that the COTRA has found the working formula of its famous ejection seat. After numerous trial, all made to the detriment of the unknowing public, the final version has been integrated for now in the buses of the line 2. During my inquiries I have been brought to use the new seat, and the result is unequivocal: at set time, a set of seemingly innocuous bumps, the unknowing passenger finds himself on the floor. I can only advice Angers passengers to be cautious.\"

This advice is the most appropriate, considering the situation. In the light of these events, we hope to receive soon word from the COTRA or the local government.

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